Disponible sous licence GPL, cette nouvelle version (1.0, sortie au mois d'août) est une réécriture complète visant plus ou moins explicitement à transformer Elgg en un véritable « framework » dédié au web social. Toutefois, et contrairement à certains concurrents, l'outil reste utilisable « tel quel », sans développement supplémentaire.
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Elgg est un moteur de réseau social. En clair, un morceau de logiciel que vous pouvez installer sur votre serveur (LAMP) pour fournir des fonctionnalités comparables à celles d'un Facebook ou d'un Myspace, mais à plus petite échelle. Ceci n'a d'ailleurs rien de neuf, puisque les origines du projet remontent à 2004 (avant l'explosion de Facebook, au moins par chez nous). Très prisé dans le monde de l'éducation (entre autres), Elgg s'offre avec cette nouvelle version un grand coup de jeune. Il est vrai qu'à l'heure de l'ouverture du code de Facebook et de l'émergence (timide) d'un modèle véritablement décentralisé, on peut se demander quel intérêt peut bien avoir un moteur centralisé comme Elgg. Et on serait tenté de jeter le bébé avec l'eau du bain. Ce qui serait une terrible méprise.
D'abord, parce que si cette nouvelle version ne joue pas à 100 % le jeu des protocoles décentralisés (XMPP, OAuth et FOAF semblent curieusement absents), c'est manifestement par volonté de ne fournir qu'un « socle » simple et accessible. Socle sur lequel les-dits protocoles pourront s'asseoir, et sur lequel les greffons fournissant OpenID (un « fournisseur » et un « consommateur ») se reposent déjà.
Ensuite, parce que cette version de Elgg mise sur REST, en proposant l'essentiel de ses fonctionnalités (celles de ses greffons y compris) via des URL lisibles et claire. Du style "/action/blog/add". Et aussi parce que les gens d'Elgg ont prévu un format d'échange de données « universel », OpenDD. On peut certes regretter de voir apparaître un énième format de ce type, mais il faut admettre que celui-ci peut apporter beaucoup aux échanges entre instances de Elgg, et ainsi briser la vision « jardin palissé » (walled-garden ou îlot ou espace cloisonné) que l'on peut en avoir au premier abord.
Enfin parce que le code est - pour le peu que j'en ai vu - une petite merveille. Avec une séparation claire du fond et de la forme, une API bien pensée, les quelques tutoriaux fournis dans la section « Développeur » sont déroutants de simplicité. Elgg 1.0 a été réécrit depuis zéro pour disposer d'une base neuve intégrant directement tout ce qui a fait - sous forme d'ajouts ultérieurs - le succès des versions précédentes (le projet a quatre ans).
Enfin, même si les greffons du « vieux » Elgg ne sont plus compatibles (l'équipe a brièvement évoqué la possibilité d'un outil pour simplifier le portage), les quelques greffons fournis avec la nouvelle version sont éclectiques et efficaces (social-bookmarking, authentification LDAP...).
On notera que la société anglaise Curverider, à l'origine du projet, envisage de fournir du service dessus (http://ex.plode.us/ ainsi que le futur http://elgg.com). Mais, à la différence de beaucoup de projets basés sur ce type de « business model », ils ont su résister à la tentation d'en faire quelque-chose d'inutilisable sans leurs services. Et c'est tout à fait louable.
En conclusion, cette version d'Elgg est un grand bol d'air frais dans le monde étouffant des réseaux sociaux. Il ne sera probablement pas le Facebook de demain (ni même son moteur), mais s'il connaît la même dynamique que ses prédécesseurs, on peut s'attendre à le voir fleurir un peu partout. Il lui manque certainement des fonctionnalités en termes de décentralisation, mais vu la relative jeunesse du concept et les capacités d'extension exceptionnelles de l'outil, ce n'est probablement qu'une question de temps. On attend en particulier avec impatience la connexion avec des technologies telles que FOAF/XFN (descriptions sémantique de relations), XMPP (réseau décentralisé, présence, mais aussi messagerie instantanée) ou OAuth (échanges de données "sans mot de passe" entre sites partenaires). Mais la structure du projet est telle qu'on ne devrait pas attendre trop longtemps.
Et sinon, quoi de neuf ?
Mugshot et Noserub
- http://en.wikipedia.org/wiki/Mugshot_%28software%29
- http://noserub.com/
Proches en fonctionnalités, ces logiciels vous permettent d'héberger votre identité en ligne, tout en l'agrémentant de votre activité récente. En d'autres termes, il s'agit d'aggrégateurs de flux "sociaux".
Opensocial
- http://opensocialweb.org/
Lancé par Google, il s'agit plutôt d'une boîte-à-outils destinée aux architectes des réseaux sociaux. Malheureusement, son utilisation actuelle semble se limiter aux "widgets" d'iGoogle.
DiSo (Distributed Social network)
- http://opensocialweb.org/ Open Social
Plus audacieux, ce projet vise à construire un réseau décentralisé via une approche "bottom-up". Dans la pratique, ça consiste actuellement à rajouter des fonctions sociales à Wordpress puis - plus tard - à Drupal.
Laconica
- http://laconi.ca et http://identi.ca
Très "hype" pendant l'été, mais le soufflé semble retomber progressivement, ce clone libre de Twitter (microblogging) brille par ses choix techniques : OpenID (en option), XMPP (pour suivre l'activité depuis son client IM), OAuth (pour suivre les flux d'un utilisateur hébergé sur un autre serveur).
Barnraiser
- http://barnraiser.org
Surtout connus pour leur suite AroundMe (trois logiciels, très liés à OpenID, visant à héberger son identité en ligne), les gens de BarnRaiser refont du bruit. Ils ont sorti durant l'été trois nouveaux logiciels (Dutch, Roundhouse et Prairie) autour du thème de l'identité en ligne. Initialement non-libres, ils envisagent de les libérer dès qu'un intérêt suffisant sera manifesté. Pour preuve, Prairie a été libéré ces jours-ci.
Ringside Application Server
- http://www.ringsidenetworks.com/
La société Ringside Networks fournit une base (libre) similaire à Elgg mais théoriquement compatible avec les API de Facebook.
Et donc?
Au final, Elgg ou pas, tout ceci n'a de sens que dans la mesure où ces logiciels sont capables de communiquer entre eux. Les initiatives abondent en ce sens, mais il reste à voir lesquelles parviendront à survivre.
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