Google a tenu aujourd'hui à Paris sa réunion annuelle Google Developer Day ; l'occasion pour le moteur de recherche de promouvoir sa plate-forme OpenSocial auprès de la communauté des développeurs français.
Lancée en octobre 2007, elle a pour objectif d'éviter un développement propriétaire des applications pour réseaux sociaux. « Il s'agit d'une spécification élaborée de manière collaborative et ouverte, qui souhaite s'imposer comme un standard de développement », explique Patrick Chanezon, Developer Advocate chez Google. Avec Open Social, la société ambitionne de fournir « un seul système d'exploitation pour les applications sociales qui fonctionnent avec de nombreux sites web ».
« Au départ, nous avions 18 sites sociaux partenaires - dont Orkut, propriété de Google, les sites LinkedIn, Hi5, iLike, Viadeo, Friendster et Plaxo, puis MySpace, Yahoo et AOL -, et désormais plus d'une centaine d'entre eux travaillent avec nous », poursuit Patrick Chanezon. « Il y a aujourd'hui plus de 375 millions d'utilisateurs qui peuvent être touchés par OpenSocial. »
Netlog choisit la monnaie virtuelle
Reste que pour l'instant, au-delà d'un travail sur les spécifications techniques, très peu de sites proposent des applications basées sur OpenSocial. HI5 et Orkut ont été les premiers, en avril dernier.
Car le véritable enjeu, au-delà d'une interopérabilité technique, est la définition d'un modèle économique pour ces nouvelles applications. Pour le moment, on en est plutôt au stade de l'expérimentation : « Les éditeurs ou les développeurs peuvent choisir de monétiser via la publicité classique, le sponsoring, l'e-commerce avec le reversement de commissions, ou alors en faisant payer pour le téléchargement de leur application », détaille Patrick Chanezon.
Le réseau social européen Netlog, avec ses 35 millions d'utilisateurs, a choisi un système de monnaie virtuelle pour permettre aux développeurs d'être rémunérés facilement si les internautes choisissent leurs applications. « Nos membres peuvent acheter des crédits, par le biais de SMS surtaxés, de leur carte de crédit ou d'un compte bancaire en ligne, et les utiliser ensuite facilement pour acheter des services premium », explique Folke Lemaitre, directeur du développement de la société.
Netlog vient d'ouvrir, sur son site britannique, un espace où les développeurs peuvent proposer leurs applications OpenSocial. D'autres espaces similaires seront ouverts pour tous les pays où le réseau est présent, dont la France. Après validation de l'application par Netlog, « le développeur fixera le prix auquel il souhaite la proposer aux internautes. »
Viadeo très sélectif sur ses applications
Ensuite la société ajoute sa commission, 35 % du prix, pour se rémunérer. Netlog mettra également à disposition des développeurs son système de traduction, pour leur éviter d'avoir à créer une application dans toutes les langues européennes.
S'il est très difficile d'imaginer les membres d'un réseau social grand public mettre la main à la poche pour des applications, la logique est plus facile à appréhender pour un service de mise en relation professionnelle tel que le français Viadeo.
Il vient tout juste d'ouvrir sa « sandbox », c'est-à-dire son espace de test où les développeurs peuvent étalonner leurs applications compatibles OpenSocial. « L'objectif stratégique était d'ouvrir cette plate-forme pour permettre aux développeurs de travailler pour nous, sachant qu'avec OpenSocial, leurs applications pourront être utilisées par nos 5 millions de membres (*), mais aussi par les quelque 375 millions d'utilisateurs que peut atteindre OpenSocial », explique Ariel Messas, cofondateur de Viadeo.
La société sélectionnera les applications apportant une vraie valeur ajoutée pour son réseau. « Il n'y aura pas de sélection naturelle », poursuit le dirigeant, « mais nous passerons des accords avec chaque éditeur ou développeur d'application, afin de décider du meilleur modèle économique à proposer : la publicité, le paiement unitaire ou en package avec nos abonnements ».
Prudent, Ariel Messas se refuse toutefois à formuler une quelconque prédiction sur la part que les applications pourraient prendre à terme dans son chiffre d'affaires.
(*) 5 millions de membres dont 1,8 millions en France, 2,2 millions en Chine avec le site Tianji.com.
Par Estelle Dumout, ZDNet France
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